mercredi 28 septembre 2011

Les candidats à la primaire PS sortent renforcés, mais rien n'est joué pour 2012



Les candidats à la primaire PS sortent renforcés, mais rien n'est joué pour 2012



François Hollande, candidat à la primaire socialiste, arrive au Sénat, le 25 septembre 2011 Miguel Medina AFPPartager
Les candidats à la primaire socialiste sortent renforcés "collectivement" de la victoire dimanche de la gauche au Sénat, constatent des politologues, qui relèvent une "dynamique" pour l'élection présidentielle, mais mettent en garde contre tout "triomphalisme".

Comment interpréter la victoire de la gauche : simple résultat mécanique des élections intermédiaires depuis 2008, comme le souligne la droite ? "Défaite" personnelle de Nicolas Sarkozy, comme l'affirment les socialistes ?

Voire davantage : est-ce le "premier acte de la reconquête pour la gauche" avant 2012 (Harlem Désir, premier secrétaire par intérim) ou un signe "prémonitoire" (François Hollande) ?

"La conséquence principale" du basculement à gauche de la Haute assemblée est d'abord "collective", affirme à l'AFP Gaël Sliman (BVA) : "ça crée une dynamique positive pour le PS globalement et une dynamique très négative pour Nicolas Sarkozy".

Cette victoire "nous donne surtout des responsabilités", car "les attentes seront nombreuses vis-à-vis de cette majorité de gauche", a estimé lundi Benoît Hamon, porte-parole du PS.

A treize jours du premier tour de la primaire socialiste, et à deux jours d'un nouveau débat télévisé entre les six candidats, cela peut "renforcer l'engouement pour la participation" à ce scrutin, explique M. Sliman.

Le politologue estime par ailleurs que Martine Aubry et François Hollande, les deux favoris, apparaissent comme "les plus renforcés, parce que l'un et l'autre peuvent mettre cette victoire à leur crédit".

Pour lui, la maire de Lille, en congé de ses fonctions de Première secrétaire, a toujours "l'image de la patronne du PS, qui a remis le PS en ordre de bataille et a permis de remporter la quasi-totalité des élections intermédiaires (cantonales et régionales)".

Le député de Corrèze, pour sa part, peut faire "valoir l'argument du succès des municipales en 2008 alors qu'il était encore premier secrétaire du parti", poursuit-il.

Michel Sapin, un proche de Hollande, relève que ce dernier a "accompagné pendant plus d'un an les sénateurs autour de l'idée de la conquête possible du Sénat" et a fait en sorte que le non-cumul des mandats (voté par les militants et défendu par Martine Aubry) ne s'applique pas immédiatement.

M. Hollande, s'il se défendait dimanche soir de faire tout "lien" entre cette victoire et la primaire, n'en a pas moins le soutien d'une majorité de sénateurs socialistes, dont celui de Jean-Pierre Bel, leur chef de file, qui brigue la présidence samedi prochain. La Haute assemblée compte en outre une nouvelle sénatrice proche de lui, Frédérique Espagnac, élue dimanche dans les Pyrénées-Atlantiques.

Martine Aubry ne semble pas vouloir créer la division : lundi, elle a appelé les socialistes à "jouer collectif" pour la présidence du Sénat en votant pour Jean-Pierre Bel. La sénatrice Catherine Tasca, un de ses soutiens, a annoncé qu'elle présenterait sa candidature, mais se soumettrait à la décision du groupe.

Quoi qu'il en soit, Stéphane Rozès, président de Cap (Conseil, analyse, et perspective) met en garde : il ne faudrait pas "se prêter à tout triomphalisme", car avant 2002 et 2007, la gauche avait "progressé au plan local", mais avait "échoué à la présidentielle".

"Les socialistes sont prompts à confondre les enjeux des élections locales et ce qui fait une présidentielle", explique-t-il. "Avant même que la présidentielle ne commence, ils ne peuvent faire l'économie d'une double démonstration: 1 / qu'ils ont un candidat qui incarne le pays et 2/ que ce candidat peut sortir le pays de sa crise sans renoncer au modèle social et républicain".

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