vendredi 22 novembre 2013

Lannemezan. Il insulte et crache sur les surveillants

Lannemezan. Il insulte et crache sur les surveillants

 | 8

tribunal

Lionel (1) est détenu depuis 28 ans et change de prison comme de chemise à cause de son comportement agressif. Il collectionne 54 transfèrements. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour viol, son casier judiciaire porte 18 mentions dont une évasion de prison et de nombreux outrages et rébellions à personne dépositaire de l’autorité publique. Une fois de plus, le prévenu doit répondre d’insultes et crachats à trois surveillants commis le 6 février 2013 au centre pénitentiaire de Lannemezan où il était précédemment détenu. Il comparaît devant le tribunal correctionnel de Tarbes en visioconférence depuis le centre pénitentiaire de Lille où il est actuellement incarcéré. «Vous vous êtes énervé parce qu’on ne vous avait pas donné votre tabac à la date que vous souhaitiez», résume la présidente Élisabeth Gadoullet. Les deux premiers surveillants ont dû essuyer une pluie d’injures. Placé en quartier disciplinaire à la suite de ce regrettable incident, l’accusé a inondé non seulement sa cellule mais aussi toutes les cellules avoisinantes. Alors que la surveillante lui signalait qu’elle allait rédiger un rapport à son encontre, le détenu l’aurait insultée et lui aurait craché au visage. Peu après, il aurait insulté et menacé de mort un autre surveillant.
Si Lionel reconnaît les faits, il remet en cause l’honnêteté de l’administration pénitentiaire et n’hésite pas à évoquer «la perversion de ces gens-là. Leur intérêt ce n’est pas que je sois condamné, c’est l’argent». «J’ai largement payé pour ce que j’ai fait et ce que je n’ai pas fait. Vous perdez votre temps», lance-t-il au tribunal.
«Le prévenu ne se contente pas d’insulter, remarque Me Chevallier pour la partie civile. Il est particulièrement désagréable de recevoir un crachat car, outre le risque sur le plan sanitaire, c’est particulièrement méprisant pour une dame. Lui cracher dessus, c’est la dénigrer et la diminuer.» Elle demande réparation du préjudice moral pour les trois victimes, 600 € pour les deux surveillants masculins, 900 € pour leur collègue féminine. Le vice-procureur François Jardin a brossé à grands traits le parcours chaotique du prévenu qui s’est vu refuser récemment par le juge d’application des peines une demande de libération conditionnelle sous condition d’expulsion. Il requiert une peine de 5 à 6 mois de prison.
L’avocat de la défense, Me Crépin, demande pour son client «la plus grande indulgence» au tribunal, observant que «son souhait c’est d’être expulsé de la France». Le tribunal a condamné Lionel à 6 mois de prison, à verser 50 € d’amende aux deux surveillants, 150 € à leur collègue femme et 100 € sur la base de l’article 475-1.
(1) Le prénom a été modifié pour respecter l’anonymat du prévenu.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire