vendredi 22 novembre 2013

Ils investissent un local pour avoir un logement

Ils investissent un local pour avoir un logement

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demandeurs d'asile

Les demandeurs d'asile accompagnés des militants de RESF 65 et de la Cimade 65, à la Ramondia. /Photo C.S.
Les demandeurs d'asile accompagnés des militants de RESF 65 et de la Cimade 65, à la Ramondia. /Photo C.S.
Hier, peu après 16 heures, des membres de RESF 65 (Réseau éducation sans frontières) et de la Cimade 65, qui accompagne les étrangers et en particulier les demandeurs d’asile, ont décidé de passer à l’action et d’investir les anciens locaux inoccupés du Centre d’accueil des demandeurs d’asile (Cada), la Ramondia à Lannemezan. 10 adultes et 5 enfants de 2 à 5 ans, venant du Kosovo, de Tchétchénie, d’Albanie et d’Arménie, étaient entourés de militants déterminés à ce que ces demandeurs d’asile puissent bénéficier d’un toit pour dormir. «C’est le devoir de l’État de les héberger et de subvenir aux besoins de première nécessité», fait valoir Geneviève Péfourque, la présidente de la Cimade 65, qui met en avant la décision du tribunal administratif de Pau du 22 octobre. «Mais on n’obtient rien, après des mois de batailles incessantes et de mobilisation», ajoute Laurent Rougé, de RESF 65, qui compte, par ce mouvement, «sensibiliser l’opinion publique. On n’ira pas à l’affrontement, mais on veut une solution pour eux», poursuit le militant, décidé à passer la nuit à la Ramondia, auprès des demandeurs d’asile, dans un inconfort certain. «Mais entre dehors et ici, on n’hésite pas», déclare ce membre de RESF 65.
En attendant la venue d’un représentant de l’État pour «trouver une solution pérenne», les demandeurs d’asile patientaient devant l’entrée des locaux ou installaient des couvertures pour la nuit dans ce qui devait leur servir de chambre à coucher. Les enfants appréciaient les gâteaux et le ravitaillement mis à leur disposition sur les tables. Chacun portant son fardeau de misères. Son incertitude sur l’avenir. Ainsi, grâce à la traduction en russe de Dominique, on apprit que Zaour, 27 ans, est venu de Tchétchénie avec sa femme et leurs deux enfants. «Pour protéger sa famille après que son oncle ait été tué.»
Levron, 21 ans, a quitté l’Arménie par peur des représailles et avoir été menacé de mort par son patron. «Je suis en France pour sauver ma peau», confia le jeune homme, le regard dans le vide, seul, sans famille.
«Que la France me protège», nous lança-t-il en guise d’appel à l’aide…

En recherche de solution

«148 places sont prévues pour les demandeurs d’asile dans les Hautes-Pyrénées et elles sont toutes occupées. Le niveau régional se met aussi en place pour trouver des solutions. Un examen au cas par cas des demandes sera fait», déclare Stéphanie Monteuil, la directrice de cabinet du préfet.

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