jeudi 5 septembre 2013

Obsèques de Rolland Castells. Adieu, Monsieur le maire

Obsèques de Rolland Castells. Adieu, Monsieur le maire

Sur la musique de «Sound of silence», de Simon and Garfunkel, le cercueil de Rolland Castells, porté par les joueurs du Stade bagnérais, est sorti de l'église Saint-Vincent sous les applaudissements./Photo Laurent Dard.
Sur la musique de «Sound of silence», de Simon and Garfunkel, le cercueil de Rolland Castells, porté par les joueurs du Stade bagnérais, est sorti de l'église Saint-Vincent sous les applaudissements./Photo Laurent Dard.
Triste et humide. Hier, le ciel de Bagnères-de-Bigorre était à l’image du chagrin de ses habitants, bouleversés d’avoir perdu davantage sans doute que leur maire : un ami, un proche, une figure paternelle. Plusieurs centaines de personnes sont restées aux portes de l’église Saint-Vincent pour écouter la retransmission audio des obsèques, autant se trouvaient à l’intérieur de l’édifice pour assister à la cérémonie religieuse pour dire «adieu, à monsieur le maire». Le cercueil de Rolland Castells, porté par les Chanteurs montagnards d’Alfred Roland, est entré dans l’église sur une douce mélodie de Django Reinhardt, précédé par les porte-drapeaux des associations d’anciens combattants.
Après la prise de parole bouleversante de son fils Yann, son neveu Victor a retracé brièvement sa vie et son «amour pour le Stade bagnérais : tu es parti trop vite, tu nous manques déjà». L’épouse de l’ancien maire de Bagnères André de Boysson a témoigné «de la profonde amitié qu’avait son mari» pour Rolland Castells : «Mon mari l’aimait comme un fils. Il était admiratif de son intelligence, de sa fidélité, de sa force de travail et de son humanisme». La cérémonie religieuse célébrée par l’évêque, Mgr Nicolas Brouwet, a été marquée par d’autres moments d’émotion : la lecture du splendide poème de Simone Veil, «Il restera de toi», choisi par sa compagne Agnès, et après l’offertoire, un «Agnus Dei» des Chanteurs montagnards d’Alfred Roland à vous donner des frissons. Le temps des discours civils a suivi celui de l’office religieux. C’est le premier adjoint au maire de Bagnères, Jean-Bernard Sempastous, qui a pris la parole le premier : «Il y a trois sortes d’hommes avec lesquels il est utile de se lier d’amitié : les hommes droits, les hommes sincères et les hommes qui ont beaucoup appris. Rolland Castells était l’un de ces hommes, il était mon ami et mon père spirituel. Pendant près de vingt ans, à ses côtés, j’ai grandi et j’ai appris». Jean-Bernard Sempastous a mis en avant «sa pugnacité» tout autant que son côté «pédagogue». Pour l’élu, ses nombreuses réalisations (des grands thermes au stade nautique De-Boysson, en passant par les halles, Aquensis, l’Alamzic, jusqu’au site industriel Soulé) «resteront le témoignage de sa formidable vitalité de bâtisseur». Il a rendu également hommage au «grand sportif, ancien rugbyman, fervent supporter du Stade bagnérais, qui aimait aussi beaucoup le vélo».
Michel Pélieu, président du conseil général dont il était un élu combatif et constructif, a usé de la métaphore du «bloc et de la montagne» pour décrire «ce gaillard» qui, «parfois, avait une face un peu abrupte, comme toutes les montagnes». Et dans le même temps, Michel Pélieu a fait l’éloge de l’homme «de consensus, éloigné des politiques partisanes et des considérations idéologiques», au service exclusivement «du développement équilibré de son territoire et du bien-être de ses habitants. Comme tu avais coutume de dire que Bagnères ne t’appartenait pas, c’est toi qui lui appartenais». Il revenait au préfet des Hautes-Pyrénées Henri d’Abzac de rendre l’hommage de la République à l’un de ses serviteurs. «De la passion du rugby, a-t-il souligné, il a tiré le goût de la compétition, du combat loyal, de l’esprit d’équipe, de l’endurance et de la ténacité.» Des qualités qu’il a «mises au service de son engagement public déterminé et durable», démontrant «un attachement profond à sa commune, sa vallée et ses montagnes». Le représentant de l’État a mis en avant «sa politique active de reconversion économique, sociale, notamment, en faveur de l’insertion des jeunes et culturelle. Ce sont des personnalités comme les siennes qui forgent notre pacte républicain», a-t-il conclu.
À la fin des discours, l’assistance a retenu son souffle pour un ultime moment d’émotion. Sur la musique de «Sound of silence», de Simon and Garfunkel, le cercueil de Rolland Castells, porté par les joueurs du Stade bagnérais, est sorti de l’église sous les applaudissements. Pour rejoindre l’éternité.

François Bayrou était là et de nombreuses personnalités

François Bayrou, président du MoDem auquel avait appartenu Rolland Castells, a assisté aux obsèques, comme le président de la région Martin Malvy, le président du conseil économique et social Jean-Louis Chauzy, la députée Jeanine Dubié, les députés honoraires Pierre Forgues et Chantal Robin-Rodrigo, les sénateurs François Fortassin et Josette Durrieu, les maires de Tarbes et de Lannemezan Gérard Trémège et Bernard Plano. Le député Jean Glavany était retenu à l’étranger. Une grande partie des conseillers généraux était présents pour rendre hommage à leur collègue, de même que la plupart des anciens joueurs du Stade bagnérais et des personnalités de la cité thermale comme Jean-Michel Aguirre et Jean Gachassin. L’ancien sous-préfet David Ribeiro a aussi fait le déplacement depuis l’Isère.

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