jeudi 5 septembre 2013

Lannemezan. Reportage CRS 29 : de la passion au métier à risques

Lannemezan. Reportage CRS 29 : de la passion au métier à risques

Le CRS téléphoniste et le médecin prennent en charge l'appel.
Le CRS téléphoniste et le médecin prennent en charge l'appel.
«La montagne est une bonne école d’humilité. Elle vous rappelle vite à l’ordre et ne pardonne pas.» Le lieutenant Julien Passeron la connaît bien, tout comme l’équipe de secours en montagne de la CRS 29 de Lannemezan. Ces hommes d’exception, qui jonglent quotidiennement avec le risque, cultivent des passions communes : la montagne, le secours et la relation humaine. Les équipes, composées de 6 CRS, un médecin du Samu et un équipage de la Sécurité civile, dont un pilote et son mécanicien, se relaient chaque semaine sur le poste de secours de Gavarnie. «Nous intervenons 3 à 4 fois par jour», informe le lieutenant. Les CRS partent en binôme, à tour de rôle. Accompagnés du médecin urgentiste et de l’équipage de l’hélicoptère, ils forment une équipe soudée dans les prises de décisions pour mener au mieux leur mission. «Le métier n’est pas facile, expliquent les CRS. On peut avoir de bonnes surprises comme des mauvaises. Tous les petits coups durs se rajoutent les uns aux autres. En intervention, nos gestes sont naturels et notre concentration se porte sur la cohésion entre membres de l’équipe. Après, c’est un peu le contrecoup et on évacue en faisant un débriefing, mais ce choix reste personnel à chaque secouriste.»
«On n’oublie pas les victimes et il y a des moments, le soir, où c’est dur de s’endormir. Il faut l’accepter», s’exprime Guillaume Despiau, urgentiste. L’association de l’amour de la montagne et du besoin humain a mené ces hommes à affronter les risques avec une gestion experte du stress, même si cela n’est pas toujours facile. «On doit rester positif pour être efficace», formule Stéphane, sauveteur CRS. L’homogénéité de l’équipe et les rapports de confiance qui règnent entre eux constituent le ciment d’une forte relation humaine. «On se connaît tous, on se respecte tous et on se fait confiance.»
L’ambiance au poste de secours se veut détendue et même si les sauveteurs demeurent sur le qui-vive, c’est avec un sourire généreux qu’ils communiquent sur leur métier passion dans ce milieu d’intervention périlleux. Infos conditions en montagne, poste de Gavarnie, tél.05.62.92.48.24 ; appel secours : 112.

Le secours en montagne CRS recrute

Il faut aimer la montagne et le secours, être sportif et pratiquer des activités liées au milieu telles que le ski, l’escalade, la randonnée ; avoir une bonne connaissance des massifs et être capable de reconnaître le risque, de l’analyser et de le maîtriser pour exercer le métier de sauveteur en montagne. «Un bon équilibre mental est primordial. Physiquement, c’est dur mais ce n’est pas impossible. Il faut se donner les moyens», affirme le lieutenant Passeron. Après réception au concours de la police nationale et une année de scolarité, le candidat passe les tests de sélection à Chamonix. Cinq mois de formation et un cursus de sept à huit ans de travail en équipe constituent l’apprentissage du métier. Infos pour le recrutement au 05.62.50.12.25 et sur www.police-nationale.interieur.gouv.fr

Pratique de la montagne

«La montagne est un domaine non sécurisé. Les pratiquants se trouvent face à leurs responsabilités», insiste le lieutenant Passeron. Prudence, donc, sur les passages de neige, la traversée des torrents de montagne. Les accidents sont souvent dus à des chutes qui entraînent des fractures simples mais cela peut être bien plus grave. «Le jeune homme que nous venons de secourir a fait une chute de 30 m sur le massif du Pibeste. Polytraumatisé, il a eu de la chance d’avoir été arrêté par un arbre mais 2 m suffisent pour que la tête frappe un rocher», explique l’urgentiste. Un conseil des CRS : ne pas hésiter à contacter les professionnels de l’encadrement en montagne.

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