jeudi 6 décembre 2012

Les labos contraints de se regrouper


Les labos contraints de se regrouper

ANALYSES MÉDICALES: LABORATOIRES

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Les labos contraints de se regrouper ()
Les labos contraints de se regrouper
Onze laboratoires d'analyses, parmi lesquels des tarbais et des lourdais, ont intégré le réseau Cerba, au sein du groupe BiopyrénéesLab. L'heure est aux regroupements.
Les laboratoires d'analyses se regroupent. Pour les plus petits, c'est même la seule issue s'ils veulent continuer d'exister. C'est ainsi que le groupe BiopyrénéesLab est le fruit d'une association de onze laboratoires dans les Pyrénées, dont la fusion juridique est officialisée depuis le 12 novembre. «Il est associé au réseau Cerba European Lab (CEL). Les laboratoires qui en font partie partagent des activités complémentaires», indique le docteur Antoine Gayon, médecin biologiste à Saint-Gaudens. Précisons que trois labos tarbais en font partie (Larrey, Joffre, Verdun). Auxquels s'ajoutent, dans le département, un labo d'Argelès, deux de Lourdes (Foch et République) et un autre de Lannemezan (voir ci-dessous).
«Nos autorités de tutelle ont mis en route la réforme de la profession, explique ce spécialiste installé dans le Comminges. On nous impose ces regroupements.» Et d'ajouter qu'en Belgique, de très grosses structures existent depuis très longtemps. «On avait, poursuit-il, un tissu de proximité qu'on a défendu bec et ongles contre la dérive de l'évolution de cette biologie.»
Ce médecin met l'accent sur l'accréditation, particulièrement onéreuse, et en même temps, sur la baisse des tarifs. «Après avoir combattu jusqu'au bout, on n'avait plus le choix. On est allés chercher du côté de Tarbes et de Lourdes pour fonder un groupe. Il a décidé de rejoindre le laboratoire Cerba. C'est ainsi que ce réseau s'est lancé dans une politique de rachat de labos.»

Pourquoi Cerba ?

«C'est un opérateur métiers avec des biologistes comme nous. Les droits de vote et de conduite de la société sont détenus par les biologistes et non pas par les financiers. Le Cerba est actionnaire majoritaire mais ceux qui le veulent gardent leurs parts.» Il permet, apprend-on, de bénéficier d'un réseau national et de faciliter les processus d'accréditation. «En étant plus nombreux, on est plus forts et cela permet de créer une proximité auprès du patient», résume le docteur Gayon.

«On a du souci à se faire»

De son côté, le docteur Alain Lacassie, directeur d'un laboratoire tarbais, déplore : «C'est un peu une révolution que j'avais ressentie. La profession s'est mal défendue. On a du souci à se faire. Ceux qui seront regroupés seront les plus forts». À la tête d'une structure de 30 salariés, ce biologiste se situe parmi les labos moyens et généralistes. Il considère : «Si vous n'évoluez plus, le chiffre d'affaires stagne». Or, il faut maintenir l'emploi. «Actuellement, on veut industrialiser un métier difficile à industrialiser.»

Un peu d'histoire

Dans les années «50», sont apparus successivement le laboratoire De Larrard à Saint-Gaudens fondé par le docteur Michel de Larrard (1951) ; le Laboratoire Larrey, à Tarbes, fondé par le docteur Pottin (1954), puis le Laboratoire De Seabra, à Lourdes, fondé par le docteur De Seabra (1955). À partir des années «70», d'autres laboratoires vont apparaître et progressivement se regrouper pour ne plus constituer que 2 groupes, en 2011 : LBC Biopyrénées à l'est, Bioadour à l'ouest. Ces laboratoires ont également créé ensemble un département agroalimentaire : Comminges Bio-Agro (CBA), spécialisé dans la surveillance de l'hygiène des collectivités et la recherche de légionelles dans les eaux (accréditation Cofrac). En 2012, un nouveau regroupement s'est effectué entre le groupe LBC Biopyrénées et le groupe Bioadour. L'ensemble de ce regroupement constitue le groupe Biopyrénées Lab.

Les laboratoires du groupe BiopyrénéesLab

Saint-Girons (laboratoire du Champ-de-Mars), Tarbes (BioAdour), Lourdes-Argelès (Alpha-Bio), Lannemezan (laboratoire Fontaine Thébault), Luchon (laboratoire Claude Pinos), Saint-Gaudens (Laboratoire De Larrard), Carbonne. PyrénéesLab représente 17 à 18 millions € de chiffre d'affaires sur l'ensemble de la structure.
PUBLIÉ LE 14/11/2012 08:05
Josiane Battoue

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