mardi 9 novembre 2010

La droite se déchire au conseil régional


Publié le 09/11/2010 08:12 G.B.
La droite se déchire au conseil régional
politique
C'est en début d'après-midi que Martin Malvy a annoncé à l'assemblée la création d'un nouveau groupe d'opposition./ Photo archives DDM, Michel Labonne
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Neuf élus ont quitté le groupe d'opposition Osons Midi-Pyrénées présidé par Brigitte Barèges. Ils contestent les méthodes de la députée-maire de Montauban.
Frappé par la foudre, le groupe de Brigitte Barèges a éclaté. Il faut dire que l'atmosphère était devenue irrespirable entre les vingt-deux élus d'opposition au conseil régional Midi-Pyrénées. Hier, neuf d'entre eux ont claqué la porte du groupe Osons Midi-Pyrénées présidé par la députée-maire UMP de Montauban. Principal artisan de la révolte : le maire de Tarbes, Gérard Trémège, en désaccord avec Brigitte Barèges depuis l'installation de la nouvelle assemblée régionale, le 26 mars dernier. Trémège a emporté dans ses bagages des élus UMP, et pas les moindres : la chef de file du Gers, Christiane Pieters, celle du Lot, Monique Martignac, l'ancienne adjointe à la culture à la mairie de Toulouse, Marie Déqué, et des supporters de Barèges de la première heure comme Jean-Luc Rivière ou le maire de Léguevin, Stéphane Mirc. Laurent Cuzacq (Nouveau centre, Haute-Garonne), Marie-Pierre Chaumette (MPF, Haute-Garonne) et Catherine Corrège (Nouveau centre, Hautes-Pyrénées) complètent la liste des séditieux. Ils formeront désormais le groupe Républicains et Territoires présidé par Gérard Trémège.

La surprise du camp Barèges

Laurent Cuzacq justifie le clash par « le mode de gestion autocratique de Brigitte Barèges et surtout, son manque de crédibilité ». L'élu centriste évoque aussi des dissensions à propos du financement de l'association Osons Midi-Pyrénées.
Dans un communiqué, le groupe de Brigitte Barèges se dit « surpris par cette démarche inattendue sur laquelle ne nous a été donnée aucune explication. Depuis six mois, à aucun moment, aucune de ces personnes n'a exprimé de réserves quant aux positions que nous défendions et sur la façon dont l'opposition se mettait en place ». Fidèle du maire de Montauban, Vincent Novès déplore « une démarche précipitée. Je remarque que beaucoup, parmi ceux qui sont partis, adhèrent à des partis associés comme les Valoisiens, le Nouveau centre ou le MPF. Peut-être ont-ils obéi à des consignes nationales… Quant aux élus UMP qui ont suivi Gérard Trémège, ils se sont mis eux-mêmes en marge du mouvement. Ils auront du mal à se justifier auprès des militants. » D'autres élus d'opposition font aussi le lien avec la guerre qui fait rage en Haute-Garonne pour le contrôle de la fédération de l'UMP.

À gauche, on sourit : « Est-ce un rejet des méthodes de Mme Barèges, un refus des pratiques politiques diffamatoires qu'elle cultive, des mensonges qu'elle entretient, est-ce un désaccord local ou bien national ? » s'interroge le président du groupe socialiste, Thierry Suaud.
Pour Gérard Trémège en tout cas, l'occasion est belle de prendre le leadership de l'opposition régionale alors que le départ de Brigitte Barèges est imminent. La parlementaire ne peut en effet conserver son mandat au conseil régional (elle est déjà députée-maire) qu'à la faveur du recours déposé par le Front national au lendemain de l'élection. Le recours étant suspensif, Barèges reste conseillère régionale le temps que le Conseil d'État ne rende une décision… au mois de décembre prochain.
De fait, en quittant ses fonctions de la sorte, Brigitte Barèges renie les engagements qu'elle avait pris tout au long de la campagne devant les militants, ses électeurs et y compris répétés à plusieurs reprises lors des émissions télévisées entre les deux tours et le soir du second tour. Elle avait affirmé qu'elle ne quitterait jamais son mandat régional.
Trémège : «J'ai subi »
Gérard Trémège justifie la création du groupe Républicains et Territoires : « Depuis huit mois, j'étais d'une discrétion exemplaire. J'ai laissé Brigitte Barèges travailler, je ne me suis pas immiscé. J'ai tout regardé et j'ai subi. Nous voulons travailler différemment. Nous considérons que nous avons des propositions à faire. Et surtout, nous ne voulons pas donner des leçons à tout le monde ; pour ça, il faut être irréprochable». Gérard Trémège précise qu'Osons Midi-Pyrénées « n'est pas un groupe UMP et donc, il n'y a pas eu fracture ». Il précise qu'il ne s'agit en aucun cas « d'une revanche personnelle ».

Budget: «Nous ne désarmons pas !»

« Malgré les conséquences de la réforme fiscale qui étouffe les finances des collectivités nous maintenons nos priorités, nous ne désarmerons pas » a déclaré hier Martin Malvy. Le président de la région Midi-Pyrénées qui présidait hier le premier débat sur les orientations budgétaires a déploré que les régions n'aient plus de fiscalité directe. En effet seuls deux leviers sont désormais accessibles aux régions. La TIPP Grenelle permet aux régions en prélevant 80 centimes tous les cent litres de carburant de trouver une nouvelle recette destinée à financer le développement des transports collectifs, le TER en l'occurrence. La seconde ressource propre est assise sur les cartes grises : actuellement chaque carte émise génère 34 € pour la région. Mais cette ressource ne représente que 6 % du budget de la région. « Nous serons certainement appelés à augmenter car les marges de manœuvre sont devenues inexistantes » prévient Martin Malvy.
Décalage de l'investissement

Pourtant la Région s'est engagée dès 2009 à réduire les dépenses d'administration générale de 0,4 % avec notamment un gel des embauches. Concrètement, le Président de région a parlé hier d'« effort de rigueur » qui impliquerait une réduction de 20 à 25 % des dépenses d'investissement sans toutefois remettre en cause les priorités de la politique régionale (soutien à l'économie et à l'emploi, plan rail, formation…). « Nous étalerons nos dépenses dans le temps » précise Martin Malvy qui s'appuie sur une série d'audits qui servira « dans les semaines à venir » à arbitrer sur les différents budgets. Car si les dotations d'État censées compenser le manque à gagner resteront fixes, les dépenses, elles, seront mécaniquement orientées à la hausse. En 2010, le budget de la région s'est élevé à 1,2 milliard d'euros et dans les trois ans à venir devrait rester, au mieux, stable au pire serait inférieur à celui de 2010.

LGV : 102,38 millions d'€

Dans la perspective de la signature de la convention de financement de la ligne à grande vitesse (LGV) sur la partie Tours-Bordeaux, l'Assemblée plénière du Conseil régional Midi-Pyrénées a adopté hier une disposition autorisant la Région à verser sa participation à ce chantier, au fur et à mesure qu'elle y sera appelée, à hauteur de 102,38 millions d'euros. Evoquant les « contestations qui s'expriment ici et là », Martin Malvy a rappelé que seule une ligne nouvelle permettait d'obtenir des temps de parcours performants. Et d'ajouter : « Seule la création d'une LGV permettra de mettre en œuvre notre objectif de développement du fret - et notamment des trains longs - objectif également essentiel pour le développement durable de Midi-Pyrénées.
« La ligne à grande vitesse est essentielle au développement durable de Midi-Pyrénées » Martin Malvy, président du conseil régional de Midi-Pyrénées

Le chiffre : 13 000

demandes > d'ordinateurs. La Région Midi-Pyrénées a reçu 13 000 demandes d'élèves de seconde souhaitant acquérir un ordinateur portable. Plus de 25 % des demandes émanaient de familles vivant sous le seuil d'un Smic.

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