jeudi 5 septembre 2013

Bernadets-Dessus. Vœux de bonheur à Ronaldo et Guillaume

Bernadets-Dessus. Vœux de bonheur à Ronaldo et Guillaume

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mariage homosexuel

Ronaldo Ferreira-Pinto (2e à partir de la gauche) et Guillaume Crochet, entourés des grands-parents de ce dernier : pépé Doris et mémé Renée, de Béthune, qui passent au moins trois mois par an avec eux./Photo Joël Boyé.
Ronaldo Ferreira-Pinto (2e à partir de la gauche) et Guillaume Crochet, entourés des grands-parents de ce dernier : pépé Doris et mémé Renée, de Béthune, qui passent au moins trois mois par an avec eux./Photo Joël Boyé.
Aujourd’hui, à Bernadets-Dessus, Ronaldo Ferreira-Pinto et Guillaume Crochet vont convoler en justes noces. C’est le premier mariage homo à être célébré dans le département.
«Oui, nous nous marions.» Ces mots figurent en lettres d’or sur le faire-part signé R.G. que Ronaldo Ferreira-Pinto et Guillaume Crochet, respectivement âgés de 45 ans et 34 ans, ont envoyé à tous leurs invités, annonçant leur «bonheur d’officialiser onze années d’amour».
Aujourd’hui, leur union à la mairie de Bernadets-Dessus sera donc le premier mariage homosexuel célébré dans le département. Tous deux cadres dans le secteur aéronautique à Lannemezan, ils se préparent à accueillir 150 invités. Le premier est brésilien, l’autre futur époux est un Nordiste de Dunkerque. Comme tous les mariés, ils veulent que cet événement soit inoubliable.
Ce mariage, est-ce que vous en rêviez depuis longtemps ?
Quand la loi est passée, on a annoncé à tout le monde qu’on se marierait. On a des biens et on voulait se protéger l’un l’autre sur le plan matériel. Autrement, comme tous les couples, pas besoin de papiers pour rester ensemble. Ronaldo étant brésilien, il y a eu des démarches administratives supplémentaires à effectuer. On a eu les autorisations fin mai.
Êtes-vous conscients d’être des pionniers ?
On fait, en effet, partie des premiers. Tout sera rentré dans l’ordre quand les journalistes ne viendront plus (sourires entendus).
Avez-vous l’impression d’être parfois stigmatisés ?
Pas du tout, on est très bien acceptés. Nous avons la chance de vivre dans un village ouvert. Le maire est superaccueillant. Il est venu à la maison pour nous faire signer les papiers. Cependant, on n’est pas exubérants. Nous ne sommes pas un couple qui s’affiche. On peut manifester des marques de tendresse mais sans provocation. Cela pourrait heurter certaines personnes. Il ne faut pas oublier qu’on est des responsables d e société.
Vous semblez dire que l’homosexualité n’est pas difficile à vivre au quotidien ?
Auparavant, on a vécu à Paris et à Marseille, nous n’avons jamais été victimes d’homophobie.
Néanmoins, il y a des circonstances où l’on n’en parle pas. Ce n’est pas un sujet qu’on aborde facilement. Mais que l’on partage avec les gens qu’on aime.
Comment vos familles ont-elles accueilli l’annonce de votre union ?
(Les futurs mariés décident que c’est à mémé Renée, la grand-mère de Guillaume, de répondre). Quand on a connu Ronaldo, on l’a trouvé gentil, charmant, et on l’a adopté tout de suite…
Allez-vous parler de ce mariage dans votre entreprise ?
Tout le staff est invité. Ceux qui le peuvent vont venir.

Une fête en blanc et or

Ronaldo Ferreira-Pinto et Guillaume Crochet se disent très attachés au rituel qui entoure le mariage comme celui de l’échange des alliances. Sur le faire-part, ils indiquent à leurs invités : «Nous souhaiterions vous voir tous vêtus de blanc et d’or, le blanc pour la paix et la pureté, l’or pour la richesse.» Tous deux porteront en ce jour particulier un costume de lin blanc. Ils ont le don de l’amitié. D’ailleurs, ils adorent recevoir, «le plus souvent des couples avec enfants». Ajoutons que les liens avec leurs familles respectives sont très forts. Ils étaient au Brésil pour les fêtes de fin d’année, chez les parents de Ronaldo. De son côté, Guillaume a toujours été compris par les siens. Jeudi, quand nous sommes passés les voir, ses grands-parents étaient présents. Pépé Doris et mémé Renée, comme ils les appellent, passent environ trois mois par an chez eux. C’est d’ailleurs au bras de cette dernière qu’il dansera, samedi, après avoir ouvert le bal avec Ronaldo. Un chapiteau a été dressé dans leur jardin. Et ils seront 150 à leur souhaiter tout le bonheur du monde.

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