mercredi 19 juin 2013

La surpopulation dans les prisons

La surpopulation dans les prisons

Publié le 19/06/2013 à 03:49

Grand Sud

Côté surpopulation carcérale, le Grand Sud semble mieux « loti ». / DDM, illustration
Côté surpopulation carcérale, le Grand Sud semble mieux « loti ». / DDM, illustration
Des centaines de surveillants de prison ont manifesté hier devant leur établissement pour exprimer leur «ras-le-bol» devant la «déroute» de la politique carcérale, dans un contexte de surpopulation record des prisons et d’inquiétude pour la sécurité en détention. Les surveillants, qui n’ont pas le droit de grève, se sont rassemblés dans la matinée par petits groupes devant plus de 110 établissements. Un mouvement qui faisait suite à l’opération «Prisons mortes» lancée par l’Ufap-Unsa justice, le syndicat majoritaire. C’était le cas notamment à Combarel, devant l’actuelle prison de Rodez, à la centrale de Lannemezan (65), ainsi qu’à Albi où les extractions judiciaires et deux extractions médicales prévues ce mardi ont été annulées.
Le combat des surveillants est largement nourri par les chiffres que publiait lundi la pénitentiaire. Malgré la volonté affichée à gauche de rompre avec le «tout carcéral» de l’époque Sarkozy, on a atteint au 1er juin le chiffre record de 67 977 détenus pour 57 235 places. On a atteint au 1er juin un nouveau record de population carcérale avec 67 977 détenus, pour seulement 57 325 places (+1,6 % par rapport à 2012). Si on excepte l’après-guerre et ses condamnations pour faits de collaboration, jamais la France n’avait compté autant de détenus dans ses prisons. La principale explication à cette augmentation est la croissance de la délinquance et de la criminalité.
Dans le Grand Sud, l’établissement le plus chargé est la maison d’arrêt de Toulouse - Seysses où sont détenues 900 personnes et où il resterait à peine 20 places en cellule. En fait, rappelle une voix syndicale, la prison disposait à l’ouverture de 554 cellules, jusqu’au moment où on y a logé deux lits à la fois. Parmi ces détenus, 501 sont condamnés à des petites peines et 336 sont de simples prévenus contraints parfois à cohabiter. «On ne pourra tenir plus longtemps avec l’obligation, si cette précarité se prolongeait, d’avoir à disposer des matelas au sol», explique Laurent Maffre, secrétaire régional de l’Ufap-Unsa-Justice. Certes, le Grand Sud paraît «mieux loti» au regard d’autres régions, mais la situation carcérale reste très tendue du fait du nombre de prisonniers et du nombre de lieux de détention. Aux statistiques établies dans la carte ci-dessus, il faut ajouter le centre pour mineurs de Lavaur avec ses 45 détenus et où, dimanche dernier encore, un surveillant s’est fait agresser. À ce décompte pénal, il faut ajouter en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, 746 hommes en PSE (placement sous surveillance électronique), ainsi que 42 femmes. J.-M.D.

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