jeudi 13 octobre 2011

Patrick Furet : de la Corse au CA Lannemezan



Patrick Furet : de la Corse au CA Lannemezan
En toute intimité


Patrick Furet : « Le Corse est fidèle à ses valeurs ». /Photo José Navarro. 7
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Patrick Furet est le co-entraîneur du CAL avec Philippe Carbonneau. Rencontre avec un passionné de rugby. Un homme de valeurs. Authentique et vrai.

Patrick Furet, parlez-nous de votre enfance.

J'ai eu une enfance très heureuse en Corse. Mon père, qui est décédé l'an dernier, était agent EDF et ma mère travaillait à France Télécom. Notre maison familiale se situe à Tarabucceta, près de Figari. Mes souvenirs de gamin, ce sont les parties de pêche et de chasse, avec mon frère et mon père. Ma mère m'a amené la sagesse et donné beaucoup d'amour. Mes parents m'ont inculqué des valeurs de droiture, de respect, de partage, de tolérance. Ma grand-mère maternelle était ma seconde mère. Une confidente. J'aimais parler en corse avec elle. Je suis aussi très fusionnel avec ma sœur.

La famille, chez nous, c'est essentiel. Fondateur. Fondamental.

À qui adresseriez-vous des mercis ?

À mon père et à ma mère. Je leur dois beaucoup sur la vision de la vie, sur le comportement avec les autres. Mon père, c'était mon modèle. C'est lui qui m'a transmis sa passion du rugby. Qui m'a fait faire mes premiers pas dans le monde ovale à Ajaccio. La perte de mon papa a été une déchirure. Comme disait Lamartine : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ».

La Corse ne vous manque t-elle pas, aussi ?

Énormément. Quand je suis parti pour jouer à Nice, cela a été un choc de cultures. La mentalité insulaire est différente de celle du continent. Nous sommes dans l'authenticité. Pour nous, la parole c'est sacré. Les amitiés sont sincères. On met du temps à ouvrir notre porte, mais quand elle est ouverte, elle ne se referme pas. Nous, les Corses, sommes à l'image de notre île : souvent conquis, mais jamais soumis. La Corse est un des joyaux de notre pays. On y trouve des choses naturelles, simples, chaleureuses au travers de ses paysages et de ses habitants. Entendre dire que la Corse est belle sans les Corses me révolte. C'est mal nous connaître.

Je finirai mes jours là-bas.

Venons-en au rugby. Quels sont vos plus forts souvenirs ?

L'Usap et la ferveur catalane. Être soutenu par un peuple, cela marque. Mes sélections en équipe de France moins de 21 ans et à VII, et avec les Barbarians français aux côtés de Jeff Tordo pour la première du Millénium de Cardiff couvert restent des souvenirs impérissables. La demi-finale de la Coupe d'Europe contre Colomiers avec Perpignan fait partie de mes plus beaux moments sportifs ainsi que la finale du challenge européen avec Narbonne contre les Harlequins.

Et la Bigorre dans tout cela…

De mes deux années au TPR, je garde surtout en mémoire les relations humaines fortes entre joueurs, une proximité avec les supporters. La Bigorre, c'est aussi ma rencontre avec un homme entier : Jean-Louis Fourcade qui œuvre sans compter pour le CAL. Un ami au fort caractère qui me fait penser quelquefois à mon père.

En conclusion, qu'aimeriez-vous que l'on dise de vous plus tard ?

« Le Corse » était fidèle à ses valeurs.


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Sa bio express
Patrick Furet, 38 ans, a deux enfants : Margot (9 ans) et Théo (7 ans). Il a été joueur professionnel à Nice, Perpignan, Narbonne, Castres, Pau et Tarbes. Puis, il est devenu entraîneur du CAL il y a deux ans. Il est aussi chef d'entreprise en conseil auprès des entreprises et des clubs sportifs.

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