vendredi 11 février 2011

Lannemezan. 3 ans ferme pour avoir agressé un gardien



tribunal
Le jeune Fabrice Arbaoui, jugé hier en comparution immédiate, vient d'ajouter une condamnation supplémentaire à son casier : au total, il y en a désormais 23./Photo DDM, Joël Boyé.
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Le détenu de Lannemezan Fabrice Arbaoui, qui avait sauvagement agressé un gardien, le 31 janvier dernier, vient d'être condamné à 3 ans de prison ferme par le tribunal.
D'entrée de jeu, Fabrice Arbaoui donne le ton. Un ton agressif, désinvolte, provocateur. Le jeune homme de 23 ans est classé comme « DPS » : Détenu particulièrement surveillé et c'est la raison pour laquelle il est incarcéré en centrale pénitentiaire. A 2 3 ans à peine, il a déjà un casier très impressionnant, avec pas moins de 22 condamnations. Un chapelet aux grains presque tous identiques : rébellion, outrages, violences aggravées, violences sur les autorités, violences sur ascendant, stupéfiants, vols, port d'armes, évasions, etc. Et encore violences, rébellions, outrages… Pour l'agression du surveillant, la semaine dernière, il était jugé dans le cadre de la procédure de comparution immédiate et était en état de récidive. La totale. Ce matin du 31 janvier, à 8 h 30, il fait le ménage dans les coursives du 1er étage, en tant qu'auxiliaire ménager. Puis, brusquement, il monte au 2e, où il n'a rien à faire. Il croise Éric Z., un solide gardien de 1,95 m et 104 kg. Tout va alors très vite : Éric Z. se retrouve plaqué au sol et roué de coups. Le certificat médical est éloquent : fracture ouverte du nez, dents cassées, traumatisme facial complexe, ecchymoses, plaies ouvertes des lèvres, diminution de l'acuité visuelle, convergence des yeux…
Un massacre
La relation des faits, pourtant corroborée par pas moins de trois témoins, ne plaît pas au prévenu : « Non, c'est pas ça, je vous explique : il m'a regardé méchamment et m'a dit que j'étais un crève-la-faim. Je lui ai dit de partir, mais il a pas voulu. Il m'a frappé, je me suis juste défendu. Je sais pourquoi il a fait ça : il m'aime pas, mais ça, c'est pas grave. En fait, il voulait un arrêt de travail ». Les collègues du gardien, venus en nombre le soutenir, s'indignent. Arbaoui s'énerve dans le box quand on lui lit son propre certificat médical, qui ne fait état que d'un léger râpage à la main : « Le médecin avait dû fumer du shit ! Tout ça qu'il a marqué, il a dû se le faire en tombant sur la porte, chais pas moi ! Moi, j'ai évité ses coups et j'ai mis juste trois coups pour éviter qu'il me massacre ! Vous n'avez qu'à regarder les caméras ! » « C'est vous qui l'avez massacré ! Et justement, c'est ce que montrent les caméras », rétorque la présidente. Mais Arbaoui ne désarme pas et s'enferme dans ses mensonges évidents : « Non, tout ça, c'est du brodage ! Il faut arrêter de me prendre à partie de façon véhémente comme vous faites, et il faut être objectif et il faut pas céder à la pression de tous ces messieurs qui sont venus là, je ne sais pas trop pourquoi, à part me faire plonger ». Partie civile et ministère public vont démontrer, sans aucune peine, que l'agression était gratuite, violente, sournoise : on ne terrasse pas un géant de 1,95 m et 104 kg s'il est en position d'attaque ou sur la défensive. La défense va évoquer la « proportionnalité » : « On doit condamner sur des faits, pas sur un casier ». Les collègues du gardien ne vont pas broncher quand le plaideur dira que les faits « ne sont pas gravissimes comme on veut bien le montrer ». Le tribunal va suivre à la lettre les réquisitions du procureur : 3 ans de prison ferme. Fabrice Arbaoui, qui a déjà dépassé le cumul des peines, ne sortira pas avant au moins 2 019.

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